Mobiliser tous les gisements d’économies d’énergie par la sobriété, réduire l’empreinte carbone et développer l’efficacité énergétique, c’est tout à fait possible pour Ursa. En effet, pénétré du constat que la transition énergétique n’est pas une contrainte, mais bel et bien une chance et que l’isolation du bâti doit y prendre toute sa part, le spécialiste de l’isolation de laine de verre et de polystyrène extrudé veut afficher sa puissance de feu pour les prochaines années. Entendez : poser les jalons du développement de ce qui selon lui, « déterminera l’avenir de son secteur ». Il faut dire qu’avec l’enjeu de la maîtrise des énergies, l’isolation s’est trouvé propulsée sur le devant de la scène du bâtiment, bien avant la RT 2012. Placée dès le début du Grenelle de l’environnement dans le trio de tête des actions prioritaires pour la filière, l’isolation, aux côtés du génie climatique et des fermetures, constitue un creuset propice en termes d’innovations.
Une stratégie d’innovation pugnace au service de la transition énergétique particulièrement probante chez Ursa fondée tout autant sur le produit (50 % des produits vendus ont moins de trois ans), que sur sa mise en œuvre ou les services à destination des points de vente. Cette dynamique d’innovation et d’amélioration continue, l’entreprise l’applique aussi à ses sites de production, dans lesquels elle investit régulièrement. Au cours des trois dernières années, ce sont ainsi plus de 30 millions d’euros qui ont été investis avec l’installation d’une première ligne de laine à souffler dans son usine de Belgique et plus récemment l’introduction de la gamme Ursa Terra dans les productions de ses usines française, belge et espagnole.
Une ligne de laine de verre à souffler
S’inscrivant dans le droit fil de cette politique d’innovation à 360°, l’industriel vient d’inaugurer une ligne de laine de verre à souffler entièrement automatisée sur son site d’El Pla de Santa Maria en Espagne, à quelques encâblures de Barcelone. C’est la seconde ligne de laine de verre à souffler avec celle du site de production belge. L’amélioration de ses sites de production constitue ainsi plus que jamais le point cardinal de la stratégie de l’entreprise rentrée dans le giron du groupe allemand Xella, fabricant international de matériaux de construction, en décembre dernier. « Xella a une logique de marque haut de gamme, de la même façon qu’Ytong dans le béton cellulaire. Ursa a donc ainsi un défi de taille à relever et un positionnement à maintenir », explique Nicolas Brousse, directeur général d’Ursa France.
Un défi que l’entreprise relève en développant des produits et systèmes d’isolation répondant aux besoins de tous les types de bâtis (neuf et rénovation, individuel et collectif, résidentiel et tertiaire). De l’isolation des combles aménagés à la mise en place d’un système global d’étanchéité à l’air, les solutions du fabricant couvrent l’ensemble des applications du bâtiment et en assurent l’isolation complète. Illustration de sa politique d’innovation efficiente : Ursa a mis au point une nouvelle formulation à base de liant acrylique qui a donné naissance à Ursa Pureone, la première laine minérale blanche n’émettant pas de formaldéhyde. De même, il y a peu, le fabricant de laine de verre a lancé la gamme Terra, qui a nécessité trois ans de R&D et dont le nouveau liant supprime tout caractère irritant. Cette gamme de couleur verte devient la référence d’Ursa, pour toutes les applications. « Cette technologie, mise en place dans trois usines de production depuis octobre, a nécessité de modifier nos outils de production », poursuit le directeur général.
« Nous utilisons des fibres plus fines et plus courtes, associées à un liant de nouvelle génération, non organique », explique Nicolas Brousse. C’en est ainsi terminé des laines de verre irritantes pour les artisans. Ursa s’engage ainsi dans la même voie qu’Isover. « Contrairement à eux, nous avons fait le choix de remplacer l’ensemble de notre gamme Geo par la gamme Terra », poursuit Nicolas Brousse. Pour l’industriel, cette innovation est l’occasion de réaffirmer son ambition et de pousser davantage ses pions dans la distribution professionnelle.
Plusieurs fers au feu
Pour l’avenir, l’industriel travaille sur la formulation et la technologie en interne ou avec des experts. Des travaux sont effectués en partenariat avec des industriels de la chimie spécialisés dans les liants ou avec des spécialistes de la technologie de la fibration. Des systèmes bétons cellulaires et laine de verre en partenariat avec Xella, ou laine de verre et ITE, pourraient également prochainement voir le jour ainsi qu’Ursa Air, un panneau d’isolation autoportant pour les conduits de climatisation. Ce système déjà commercialisé en Espagne est encore peu développé en France : « Il faudrait compter cinq années pour implanter le produit en France et former les professionnels ». Autre fer au feu pour l’industriel : le numérique. Nicolas Brousse ne croit pas à la BIMothèque à titre individuel. Il a davantage une prédilection pour mettre en place un configurateur doté d’un plug-in Revit. « Les prescripteurs feront leur choix des matériaux en fonction des pièces et des performances recherchées sans avoir à consulter les DTU ou les catalogues », conclut-il.
Nous reviendrons plus amplement sur les innovations produits dans le prochain Bâtiment Artisanal.