Lors de l’AG de la Capeb Aveyron, Patrick Bounhol, son impétueux président, a dénoncé les dérives budgétaires et l’état des finances publiques, tout en rappelant que l’optimisme est la clé pour avancer et soutenir les artisans dans un contexte difficile.
Patrick Bounhol, l’infatigable président de la Capeb Aveyron, a une nouvelle fois démontré sa verve lors de l’assemblée générale de son organisation. Artisan couvreur et fidèle adhérent de la Capeb depuis février 1982, il n’a pas mâché ses mots en critiquant la gestion des finances publiques révélée par l’Insee le 24 septembre 2024. Il a notamment dénoncé un État qui, selon lui, « vit au-dessus de nos moyens », avec des dépenses publiques atteignant aujourd’hui 57 % du PIB, contre 36 % en 1961. À titre de comparaison, la moyenne européenne se situe autour de 50 %.
Une taxe d’habitation qui change de nom ?
Le président de la Capeb Aveyron n’a pas manqué d’épingler l’annonce du potentiel retour, sous une autre forme, de la taxe d’habitation. Cette dernière pourrait évoluer en une Contribution territoriale universelle (CTU), un concept récemment évoqué par Catherine Vautrin, ministre chargée du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Celle-ci a tenté de défendre cette proposition en la présentant comme un outil pour « retisser un lien entre le citoyen et sa collectivité ». Mais pour Patrick Bounhol, cela ressemble davantage à une manœuvre politicienne visant à réintroduire une contribution fiscale sous un nouveau nom.
Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), a avancé l’idée que ce dispositif pourrait être établi en fonction des revenus, une manière de mieux répartir l’effort fiscal. Cependant, cette perspective est loin de convaincre Patrick Bounhol, qui y voit une nouvelle forme de pression fiscale déguisée. D’après la ministre, cette contribution ne devrait pas alourdir la fiscalité, mais serait plutôt perçue comme une « participation » pour bénéficier des services locaux dans les villes et villages.
Trois nouvelles élues
Clôturant son discours avec sa franchise habituelle, Patrick Bounhol a rappelé que l’optimisme reste un moteur indispensable : « C’est comme le vent… Quand y’en a pas, t’avances pas ! » Un message qui illustre bien son engagement pour les artisans et sa détermination à défendre les intérêts de ses confrères face à un contexte économique et politique complexe.
Lors de l’AG, Patrick Bounhol a également salué l’arrivée de trois nouvelles élues au conseil d’administration de la Capeb Aveyron (Camille Austrui, Maryne Boursinhac, Sandra Cros) avec pour mission de relancer la Commission de développement et de formation des artisans. Cette initiative vise à soutenir la formation et à favoriser l’attractivité des métiers du secteur.
Enfin, une table ronde a permis de débattre des enjeux de la conjoncture actuelle et des perspectives pour l’avenir. L’attractivité des métiers, la formation et les défis à venir ont été au cœur des échanges, avec l’objectif de mieux préparer les artisans aux transformations à venir.
Dominique Parravano