L’éco-organisme chargé de gérer la collecte et la valorisation des déchets du bâtiment de catégorie 1 annonce plus de 4000 points de collecte en France, et vise les 5500 en 2025.

 

Lors de la présentation des résultats 2024 d’Ecominéro à Paris le 12 mars 2025, François Demeure dit Latte, directeur général, a assuré que l’éco-organisme avait rempli ses objectifs. Ainsi, la société à but non lucrative représentant 3055 industriels pour collecter et valoriser les produits matériaux de catégorie 1 (voir encadrés) compte à fin 2024 4100 points de collecte et annonce avoir valorisé 9,8 millions de tonnes de déchets inertes, provenant de près de 25 000 chantiers, sur 15 millions au total en France recensés par l’Ademe. Des chiffres qui vont dans le bon sens : cela représente un taux de valorisation de plus de 90 % des déchets de catégorie 1, alors que l’objectif était de 77% en 2024. Puis, sur les 9,8 millions de tonnes récoltés, 92% sont recyclé, alors que l’objectif initial est de 35%.

Côté massification de la collecte, l’éco-organisme affirme être sur la bonne voie pour atteindre les 10,7 millions de tonnes de déchets en 2025 « puisqu’en janvier 2025, nous avons déjà valorisé deux fois plus de matière qu’en janvier 2024, soit 880 000 tonnes contre 430 000 tonnes », affirme le directeur général.

Assuré la proximité de la collecte

Grâce à la signature de partenariats avec les déchetteries publiques, l’éco-organisme a pu rapidement monter en puissance sur le nombre de points de collectes à la fin de l’année 2024. Ainsi, il souhaite assurer aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers un lieu de prise en charge des déchets à moins de 15 minutes, et 45 minutes pour les entreprises de déconstructions avec des gros volumes. Selon Ecominéro, encore 600 000 tonnes de déchets produits par les entreprises ne disposent pas d’un point de collecte respectant ces temps de trajet. Il s’agit notamment des zones montagneuses, ainsi que les territoires peu denses.

L’éco-organisme a tout de même fait part de deux difficultés dans la mise en place de la REP PMCB. Tout d’abord, les distributeurs avec une surface commerciale de plus de 1000 m2, et qui sont dans l’obligation de mettre en place des bennes de reprise, n’ont permis de récolter que 20 000 tonnes de déchets. Et ce, malgré 600 contrats signés par l’éco-organisme avec des points de vente. Puis, Ecominéro a des problèmes pour atteindre le taux de réemploi fixé par le cahier des charges d’agrément, étant de 2% en 2024 et 4 % en 2027 : « Comme il s’agit souvent de béton et d’éléments de structure, ils sont difficiles à réemployer », rappelle François Demeure dit Latte. En 2024, seulement 23 000 tonnes de matériaux ont été réemployé.

Des ambitions 2025 claires

Ces points d’améliorations préfigurent les objectifs 2025 fixés par Ecominéro. L’éco-organisme souhaite tout d’abord densifier le maillage des points de collecte et offrir une solution à 95% de la population à moins de 15 minutes en voiture. Puis, il a l’intention d’accompagner les industriels pour favoriser l’éco-conception des produits, et d’accélérer le réemploi des produits en soutenant 100 porteurs de projets dans le domaine. Cela devrait se matérialiser concrètement en 2025 par 5500 points de collectes pour 10,7 millions de tonnes de déchets inertes valorisés et recyclés.

 

Catégorie 1 : les matériaux inertes

  • Ardoise
  • Béton et mortier ou concourant à leur préparation
  • Céramique
  • Chaux
  • Granulat
  • Mélange bitumineux ou concourant à leur préparation (hors membranes)
  • Pierres type calcaire, granit, grès et lave
  • Terre cuite ou crue
  • Autres produits et matériaux d’origine minérale

 

Bon à savoir : c’est quoi la REP ?

La Responsabilité élargie du producteur des produits et matériaux de construction du bâtiment, ou REP PMCB, est un système de gestion des déchets pris en charge par les metteurs sur le marché (les industriels), instauré par la loi Agec de 2020, et entré en vigueur en mai 2022. Ces derniers payent une écocontribution à un des éco-organismes existants, des sociétés à but non lucratif, et ont l’obligation d’adhérer à l’un d’eux. Ces organismes gèrent, pour le compte des metteurs sur le marché, la gestion des déchets du bâtiment : récupération des déchets, logistique et traitement. Ils travaillent pour cela avec des acteurs spécialisés du marché, comme les déchetteries, les négoces, les recycleurs et les logisticiens. Au bout du compte, la reprise des déchets des entreprises du bâtiment doit être gratuite, à condition qu’ils soient triés.

Les déchets sont répartis en deux catégories : les inertes (gravats, béton, tuile, etc.) et les non inertes (menuiseries, plâtre, isolants, bois, etc.). La première catégorie est prise en charge par deux éco-organismes, Écominéro et Valobat, tandis que la deuxième est aussi prise en charge par Valobat, ainsi qu’Écomaison et Valdélia.

L’État a fixé des objectifs de volumes de déchets traités que les éco-organismes doivent remplir au risque de recevoir une amende.