Hôte du congrès de l’Union des entreprises de proximité (U2P) – dont est membre la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) -, le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a abordé de nombreux sujets au sortir de la présentation du projet de loi de Finances 2024. Morceaux choisis.
L’édition 2023 des Rencontres de l’U2P, une des trois organisations patronales françaises dont sont membres la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) et la CNATP (Chambre nationale des travaux publics et du paysage), a fait le carton plein à Paris ce jeudi 28 septembre avec 700 chefs d’entreprise et représentants de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales.
Après un discours inaugural de son président, Dominique Métayer, qui ne manqua pas d’interpeller à fleurets mouchetés le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, ce dernier a davantage sorti la flamberge, faisant mouche à tous les coups (ou presque). Une présence forte qui faisait office de « soutien ».
L’occasion pour le locataire de Bercy de revenir sur de nombreux sujets, au sortir de la présentation du projet de loi de Finances (PLF) 2024 en toile de fond d’un contexte économique tendu pour les entreprises, surtout les plus petites, avec des perspectives d’activité qui s’assombrissent pour la première fois depuis trois ans ; Jean-Christophe Repon, le président de la Capeb, ayant appelé dernièrement à l’« état d’urgence » pour être à la hauteur des objectifs de rénovation énergétique.
Une inquiétude au niveau des prix de l’électricité de prime abord. « Nous allons maintenir dans le budget 2024 des aides pour toutes les petites entreprises qui ont signé des contrats de 2, 3, 4 ans alors que les prix étaient trop élevés », a assuré le ministre de l’Économie. Les petites structures devraient donc pouvoir renégocier leurs contrats conclus à un tarif trop élevé.
Autre « priorité majeure» selon lui : le logement. Plusieurs régions manquent de main-d’oeuvre, empêchant des entreprises de répondre à la demande d’activité, pendant que d’autres ont un chômage élevé. « La solution est simple : cela s’appelle la mobilité, pouvoir passer d’un territoire à un autre. Si nous ne réglons pas le problème du logement, nous n’atteindrons pas le plein-emploi en 2027. » Et, de rajouter : « Nous avions recentré le PTZ (prêt à taux zéro), mais on l’avait tellement recentré qu’on risquait fort de ne plus avoir personne qui pouvait en bénéficier. Je suis prêt à revoir son barème pour qu’un plus grand nombre, en particulier les ménages des classes moyennes, puissent y avoir accès ». Il entend également « travailler à un prêt à taux intermédiaire », de l’ordre de 2-3%, qui permettrait aux classes moyennes d’avoir accès à un apport et de se voir octroyer un crédit par leur banque.
Des cotisations des indépendants alignées sur celles des salariés
Autre sujet majuscule pour le secteur du bâtiment : la TVA, toujours en cours d’arbitrage, appelant de ses vœux une position « équilibrée et juste » et non maximaliste. Il a rappelé au passage s’être battu contre l’interdiction des chaudières à gaz et qu’il a obtenu gain de cause.
S’agissant de la réforme de l’assiette de cotisations des indépendants, elle est toujours sur la pile des dossiers. » Nous devons parvenir, dans le cadre du débat parlementaire, à un alignement de l’assiette de cotisations des indépendants sur celle des salariés. » a-t-il déclaré sous les applaudissements. Enfin, Bercy compte s’attaquer « une bonne fois pour toutes » à la simplification administrative, « marronnier de la vie politique française » comme l’a reconnu le ministre qui a annoncé la tenue prochaine des Assises de la simplification des TPE-PME. L’U2P aurait déjà formulé plusieurs propositions, sur les normes environnementales ou les entreprises qualifiées pour réaliser des travaux. « Plutôt que d’avoir une labellisation avant les travaux, pourquoi ne pas regarder une labellisation après les travaux, sur la base du travail fait ? Regardons ce qui est concret, simple, facile et qui marche », a martelé Bruno Le Maire, rejetant d’un revers de la main « des normes théoriques qui ne donnent rien dans la vie réelle » ou encore « un carcan qui vous empêche de faire correctement votre boulot ». Enfin, il a donné rendez-vous pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, « un défi absolument considérable, notamment dans le bâtiment » qui doit s’illustrer, selon lui, par « une grande réussite de l’entrepreneuriat, des salariés et du travail ». Dominique PARRAVANO