L’U2P, qui s’est engagée avec un esprit constructif dans les concertations sur la réforme des retraites, déplore que le débat se focalise exclusivement sur l’âge légal de départ. En effet, d’ores et déjà un grand nombre d’actifs part à la retraite après 62 ans.
Dans ce cadre, l’U2P tient à rappeler que les carrières longues sont une réalité, en particulier chez les travailleurs indépendants. Il est donc légitime de continuer à prendre en compte la situation des personnes qui ont commencé tôt leur activité — parfois dès 16 ans et pendant parfois plus de 43 ans ! — , voilà les vraies réalités du débat, escamotées par la question de l’âge de départ.
De plus, comme cela a été démontré par un rapport récent (Bérard-Oustric-Seiller) un relèvement de l’âge de départ à la retraite n’aurait pas pour effet de baisser de manière automatique les dépenses de protection sociale puisqu’il s’accompagnerait d’une augmentation des dépenses des arrêts de travail de l’assurance maladie.
Les bornes actuelles permettent d’ores et déjà des départs entre 62 et 67 ans selon le souhait et les spécificités des parcours de chacun. Plutôt qu’une modification de ces bornes, l’U2P considère qu’il faut valoriser le choix de continuer l’exercice de son activité professionnelle au-delà de l’âge légal de départ en retraite par l’application de mécanismes de surcote.
L’U2P tient par ailleurs à souligner que toutes les réformes menées depuis 1993, qu’elle a approuvées et soutenues, ont permis d’aller dans le sens d’un retour à l’équilibre des régimes de retraite. L’évolution du système doit s’inscrire par essence dans le temps long, il serait illusoire et vain de précipiter des changements qui ne reflètent pas l’activité des Français aujourd’hui.
Pour Alain Griset, président de l’U2P : « Nous nous félicitons de la concertation telle qu’elle a été menée jusqu’à présent, en bonne intelligence avec le Haut-Commissaire Jean-Paul Delevoye, dont nous avons toujours souligné la bonne volonté, l’implication, la transparence et surtout la qualité des analyses. Nous sommes favorables à un régime universel sous réserve qu’il permette de tenir compte des spécificités des travailleurs indépendants. Il appartient au gouvernement de ne négliger aucun paramètre et de clarifier les termes du débat pour que la réforme des retraites ne soit pas source d’injustice envers les travailleurs indépendants et ne prive pas les actifs de la liberté de choisir l’issue de leur carrière. »