Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, a adressé simultanément un courrier à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Alain Griset, ministre des PME, Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, et Elisabeth Borne, ministre du Travail, afin de leur demander de clarifier certaines mesures et de lever les freins qui entravent la poursuite de l’activité dans l’artisanat du bâtiment.
Ce faisant, le président de la Capeb, a souhaité attirer leur attention sur un certain nombre de points qui soit posent difficultés au quotidien dans le cadre du confinement, soit mériteraient des clarifications rapides de la part des pouvoirs publics, soit encore qui sont de nature à empêcher l’activité de se dérouler pleinement.
En conséquence, la Capeb demande aux pouvoirs publics :
- concernant les déplacements :
- permettre aux clients, particuliers et professionnels, de pouvoir se déplacer afin de suivre et de réceptionner leurs chantiers ;
- confirmer que des déplacements inter-régionaux à titre professionnel sont autorisés, quel que soit le périmètre, sous réserve de disposer d’un justificatif de déplacement professionnel de son employeur pour les salariés ou de l’attestation de déplacement dérogatoire pour les non-salariés ;
- permettre aux Travailleurs Non-Salariés (TNS) de ne pas devoir renouveler chaque jour leur autorisation de déplacement ;
- concernant la poursuite de l’activité :
- veiller à ce que les autorisations temporaires d’installations d’engins (grues, engins de levage, échafaudages, etc.) ne soient pas interrompues ;
- réactiver les cellules mises en place par les préfets afin de faciliter la continuité de l’activité dans les territoires ;
- autoriser un professionnel du bâtiment à pouvoir accueillir du public dans le respect des règles sanitaires, afin d’assurer la vente de matériaux et d’équipements liés aux métiers du bâtiment pour lesquels il réalise des installations ou des aménagements, comme notamment les poêles à bois et autres équipements de chauffage, les fenêtres, les portails ainsi que les combustibles de chauffage, les peintures…
- accepter que les professionnels du bâtiment assurent leurs rendez-vous commerciaux auprès de leurs clients ;
- confirmer l’application du principe de poursuite d’activité du BTP pour les ramoneurs, même lorsque ces derniers ne relèvent pas du secteur du bâtiment ;
- inciter les restaurateurs ou les mairies volontaires ou encore les CFA à ouvrir leur établissement, salle polyvalente, gymnase, cantine… pour permettre aux salariés du BTP de pouvoir, dans le respect des règles sanitaires, prendre leur repas dans des lieux adaptés ;
- faire en sorte que les stagiaires du BTP puissent faire leur stage en entreprise (par exemple, dans le cadre d’une convention de stage liant un lycée professionnel, un jeune et une entreprise).
- concernant le soutien financier aux entreprises :
- permettre aux entreprises du bâtiment d’être éligibles à l’activité partielle suivant les mêmes modalités que les entreprises relevant des secteurs protégés ou subissant une fermeture administrative. En particuliers à celles qui auront subi une perte d’activité car empêchées de réaliser leurs prestations, due, par exemples : à des refus de clients, – particuliers ou professionnels, de permettre à l’entreprise de réaliser sa prestation pendant le confinement, à une fermeture temporaire de l’entreprise suite à un cas Covid déclaré ;
- confirmer que le fonds de solidarité est bien ouvert à l’ensemble des entreprises, y compris celles relevant du secteur du bâtiment ;
- certifier que les exonérations et reports de cotisations sociales pour les travailleurs indépendants et les employeurs ne sont pas limités aux seules entreprises fermées administrativement ou aux PME appartenant à certains secteurs d’activité.
Enfin, la Capeb demande de prévoir un délai supplémentaire pour le dépôt des dossiers de qualification des entreprises du bâtiment.
Pour Jean-Christophe Repon, président de la Capeb : « Si nos entreprises sont pleinement mobilisées pour maintenir leur activité dans le strict respect des mesures sanitaires, nous rappelons la nécessité de disposer de positions officielles qui permettent d’appliquer les dispositions gouvernementales de la même manière sur tout le territoire national. Sans positions officielles, il y a risque d’iniquité territoriale ou d’interprétations. Ce risque est souvent la source de grandes insatisfactions et de mécontentements, dans un contexte déjà fragilisé par de fortes incertitudes. »