Cette fin d’année a bénéficié d’un effet de rattrapage par rapport au premier confinement. Selon l’enquête menée par la Capeb auprès de ses adhérents, 99 % des entreprises déclarent ainsi avoir pu poursuivre leur activité durant le deuxième confinement.
Le volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment progresse de 1,5 % au quatrième trimestre 2020 (par rapport au même trimestre de l’année précédente) et ce, quelle que soit leur taille. L’activité d’entretien-rénovation enregistre quant à elle une croissance mesurée de 1 % au quatrième trimestre 2020. Dans le même temps, les travaux d’Amélioration de Performance Énergétique du Logement enregistrent une légère hausse de 0,5 % égale au trimestre de l’année précédente. Une hausse de la croissance ce trimestre qui ne doit pas occulter un recul marqué de -9,3 % pour les entreprises de moins de dix salariés et de – 7,7 % pour les entreprises de dix à vingt salariés sur l’année 2020.
Le neuf
L’activité de la construction neuve s’accélère avec une croissance de 2,5 % (contre 1 % au trimestre précédent) notamment soutenue par les très bonnes conditions météorologiques et la possibilité pour la grande majorité des entreprises artisanales du bâtiment de poursuivre leur activité lors du deuxième confinement. A noter cependant, une baisse des autorisations et des permis de construire : au quatrième trimestre, 51 500 logements en moins ont été autorisés par rapport au même trimestre de l’année 2019. Dans le même temps, 381 900 logements ont été mis en chantier, soit 24 200 de moins (- 6,0 %) que durant les douze mois précédents.
L’ancien
L’activité en entretien rénovation est également plus dynamique avec une croissance de 1 % ce trimestre (contre 0 % au trimestre précédent).
Les travaux d’Amélioration de Performance Énergétique du Logement (APEL) progressent eux de 0,5 %, comme au trimestre précédent. L’évolution des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements devrait être renforcée avec la montée en puissance de Ma Prim’ Rénov : l’ANAH avait reçu 170 000 demandes à la mi-décembre.
Evolution dans les métiers
Sur les trois derniers mois de l’année 2020, le volume d’activité progresse pour l’ensemble des corps de métiers. La maçonnerie enregistre la croissance la plus dynamique avec 2,5 %, tandis que la hausse atteint 1,5 % pour la couverture-plomberie-chauffage et la menuiserie-serrurerie. Avec des croissances de 1 % et de 0,5 %, l’électricité et l’aménagement-décoration-plâtrerie enregistrent une croissance plus modérée.
Une situation de trésorerie fragile
26 % des professionnels font état d’une détérioration de leur trésorerie au quatrième trimestre (contre 18 % au même trimestre de l’année précédente) et seulement 4 % une amélioration. Dans le même temps, 43 % d’entre-elles déclarent un besoin supérieur à 10 000 €. En janvier 2021, le montant moyen des besoins de trésorerie de ces entreprises diminuent pour atteindre 16 000€ (contre 23 000 € un an auparavant). Au quatrième trimestre 2020, 20 % des entreprises déclarent une baisse des marges, contre 2 % soit un solde d’opinions de – 18 points, en baisse par rapport au trimestre précédent (- 13 points).
Les montants de crédits accordés.
Ils reculent de 10,5 % au deuxième trimestre 2020 (par rapport au même trimestre de l’année précédente) pour l’achat d’un logement neuf.
Il en est de même pour les crédits destinés à l’acquisition de logements anciens qui enregistrent une baisse de 4,5 % et les crédits destinés aux travaux d’entretien-amélioration avec une baisse de 0,8 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Globalement, les montants de crédits accordés ont baissé de 5,6 % par rapport au deuxième trimestre 2019. Le taux d’épargne s’infléchit et s’établit à 16,5 % après 26,5 % au deuxième trimestre 2020 en raison du rebond de la consommation des ménages. Il demeure toutefois au-dessus du niveau moyen de 2019 (14,9 %).
Emploi et Intentions d’embauche
L’emploi salarié du BTP s’établit à 1 446 800 au troisième trimestre 2020, soit + 2,1 % sur un an (contre – 0,8 % dans l’ensemble de secteurs). Cela représente 30 200 emplois supplémentaires dans le BTP. L’emploi salarié progresse de 1,3 % au troisième trimestre 2020 après 0,2 % au trimestre précédent. Au troisième trimestre 2020, le secteur de la construction totalise plus de 133 600 emplois intérimaires (emplois équivalents temps plein) contre 150 000 au même trimestre de l’année précédente. L’intérim est donc en baisse (- 11 %) par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le taux de recours à l’intérim (poids de l’emploi intérimaire dans l’emploi salarié total) s’établit à 8,5 %.
Activité en régions
Au quatrième trimestre, les évolutions régionales s’avèrent plus différenciées qu’au trimestre précédent.
Ainsi, la reprise s’accélère sur la façade Atlantique de même que dans le Centre-Val de Loire, le Grand Est et les Hauts-de-France. Les régions PACA et Occitanie finissent également l’année en forte hausse (+ 4 % chacune).
En revanche, l’activité reste en baisse en Île-de-France (- 0,5 %) tandis qu’elle se dégrade en Auvergne-Rhône-Alpes (- 1 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (- 1,5 %).
Pour Jean-Christophe Repon (au centre de la photo), président de la Capeb : « L’année 2020 a été complexe pour nos entreprises, tout particulièrement au premier semestre. Nos entreprises ont su s’organiser. Après une année 2020 chaotique et une activité soutenue par les mesures gouvernementales, l’environnement économique en 2021 reste à ce stade encore incertain, notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat et la confiance des ménages. Toutefois, l’épargne accumulée des ménages ces derniers mois et la mise en place du Plan France Relance sont autant d’éléments qui pourraient soutenir l’économie du bâtiment dans les trimestres à venir. L’année 2021 pourrait alors enregistrer une croissance entre 5 et 6 % dans l’artisanat du bâtiment qui s’apparenterait plus à un rebond technique qu’à une véritable reprise de l’économie d’avant la crise de la Covid. Si l’activité s’est accélérée au deuxième semestre, en revanche les marges des entreprises restent contraintes. Ainsi la situation financière des entreprises reste fragile. Il est important dans ce contexte exceptionnel que les organismes de cotation et de crédit adaptent leurs critères d’appréciation. »