C’est la conclusion de la récente étude confiée par le SNROC (Syndicat national des industries des roches ornementales et de construction) à la Cellule économique de Bretagne – Veïa, dont l’objectif était de comparer les impacts économiques, sociaux et environnementaux d’un achat de pierre naturelle française par rapport à de la pierre d’importation (d’Espagne, du Portugal, de Turquie et de Chine).
L’étude a examiné deux projets d’aménagement en France. L’un de 5 000 m2 en granit de Bretagne et l’autre de 2 000 m2 en calcaire de Bourgogne, en prenant en compte les coûts des matériaux, du transport, mais aussi les impacts environnementaux et socio-économiques. Les conclusions de l’étude sont claires et positives :
- Coût global: en incluant tous les avantages, les matériaux locaux s’avèrent plus compétitifs que les matériaux importés. En effet, lorsqu’on inclut le prix d’achat, les coûts et manques à gagner pour la collectivité (Etat, collectivités et organismes sociaux), le coût du transport et le bilan carbone, alors, comparativement à la pierre française: la pierre d’Espagne est 27 % à 49 % plus chère ; la pierre du Portugal est 28 % plus chère ; la pierre de Chine ou de Turquie est 35 % plus chère…
- Emploi local: choisir des matériaux français soutient les emplois sur les territoires ruraux, qu’ils soient directs, indirects ou induits (la filière compte 6100 emplois directs, qui soutiennent 6 100 emplois indirects et 1 830 emplois induits) ;
- Bénéfices pour la collectivité (Etat, collectivités et organismes sociaux): pour une dépense de 100€ pour un chantier d’aménagement public de ce type (donc commandé par une collectivité), 72 à 75 € contribuent à financer le modèle social français à travers : les charges salariales et patronales des salariés de l’entreprise et des emplois indirects et induits, les contributions fiscales des entreprises, la TVA collectée via la consommation des salariés et les consommations intermédiaires des entreprises ;
- Impact environnemental: l’utilisation de matériaux locaux réduit les impacts environnementaux, en particulier grâce à la réduction du transport de ces matériaux pondéreux. Le bilan carbone est largement favorable si la pierre provient de France, alors qu’il est deux à cinq fois supérieur pour une pierre en provenance d’Espagne, du Portugal ou de Turquie et neuf fois supérieur en provenance de Chine…
Le SNROC rappelle que, selon les chiffres publiés par l’Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction), 50 % des pierres utilisées en France proviennent de l’étranger, ce qui induit un manque à gagner important pour l’économie française.