Les industriels de la construction, représentants des matériaux du secteur du béton, de l’acier et des matériaux isolants, se mobilisent pour marquer leur opposition suite aux annonces des Ministres Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon autour de la Réglementation Environnementale des Bâtiments (RE2020).
Les professionnels pointent, notamment, les incohérences relatives à l’introduction dans la réglementation d’un nouveau mode de calcul de l’empreinte carbone, dite « Analyse du Cycle de Vie (ACV) dynamique simplifiée », et une dérive de la loi qui favorisera le bois au détriment de l’innovation dans les solutions constructives.
Les professionnels du secteur marquent leur opposition suite aux annonces du Ministère de la Transition écologique qui, en cherchant à favoriser les matériaux biosourcés, s’affranchit de la rigueur scientifique, crée un risque environnemental inconsidéré et rend inutile toute réflexion sur la manière de construire « intelligemment » les bâtiments de demain.
De fait, s’ils partagent l’objectif d’une mise en place à court terme de mesures efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique, les professionnels ne peuvent laisser passer des choix politiques qui seraient contreproductifs et mettraient en péril tout un secteur.
Comptabilisant plus de 100 000 emplois directs répartis sur le territoire, les Filières qui s’associent pour s’opposer aux récentes annonces des pouvoirs publics sont unanimes pour dénoncer, en premier lieu, l’introduction de la nouvelle méthode de calcul de l’empreinte carbone instaurée pour la première fois dans le projet « RE 2020 ». Une décision d’autant plus surprenante qu’une méthode de calcul d’ « ACV classique », normée et utilisée par tous les pays européens de façon homogène, a fait ses preuves. Ces filières investissent massivement et régulièrement pour mettre en place leurs trajectoires de décarbonation et ont pris, depuis de nombreuses années, le virage de la transition écologique.
Des chiffres parlants
La nouvelle méthode de calcul fait disparaitre pour un bâtiment classique de l’ordre de 100 kg de CO2 par m2 (sur une empreinte moyenne de l’ordre de 700/750 kg de CO2 par m2) soit plus de 5 millions de tonnes de CO2 par an, sans même modifier le mode de construction… alors que l’empreinte carbone d’un m3 de CLT (bois lamellé croisé) sera diminuée de -350 % en passant de +100 kg de CO2 à -250 kg de CO2 : un artifice qui aurait tous les atours d’une opération de greenwashing.