La Capeb et la CNATP (Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage) révèlent les résultats de l’enquête nationale sur la santé et la sécurité au travail réalisée dans les entreprises artisanales du bâtiment de zéro à dix-neuf salariés. Si une majorité d’entre elles se déclarent sensibilisées au sujet, les entreprises répondantes font néanmoins état d’un besoin d’accompagnement sur les sujets techniques.
A l’initiative de l’Iris-ST, l’expert santé-sécurité by Capeb & CNATP, en partenariat avec l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics), cette étude identifie les connaissances, les attentes, les besoins, les pratiques, mais également les freins des entreprises artisanales du BTP et du paysage en matière de gestion des risques professionnels et plus généralement de santé au travail.
Des entreprises concernées par les enjeux de prévention
En majorité, les entreprises interrogées ont conscience des risques auxquels elles sont soumises lors de leur activité. Les entreprises sont en effet près de 85 % à se sentir concernées par le sujet (41 % très concernées et 44 % plutôt concernées). A noter qu’elles sont 75 % à se déclarer plutôt bien ou tout à fait informées sur ces enjeux.
Une bonne identification des risques professionnels
La majorité des artisans connaissent et identifient clairement les risques professionnels inhérents à l’exercice de leur métier. L’étude révèle également que les risques identifiés sont en cohérence avec les principales causes d’accident du travail du secteur. Pour 57 %, ils sont liés aux chutes de hauteur, 54 % pointant des contraintes physiques et 32 % ciblant les machines-outils.
La connaissance du métier au service de l’identification des risques
Pour 93 % des répondants, la connaissance du métier est un élément déterminant pour évaluer et identifier les risques professionnels qu’ils rencontrent, tandis que 68 % identifient les risques grâce aux échanges et à la discussion avec leurs pairs. 56 % déclarent que la rédaction du document unique leur est utile. 76 % l’ont réalisé, ce qui témoigne de l’intérêt de cet outil en matière de prévention.
Des actions de prévention liées à la performance de l’entreprise
La majorité des actions organisationnelles mises en place sont réalisées dans la perspective d’augmenter la performance et la qualité de travail de l’entreprise. On constate en effet que le rangement du chantier (80 %), la vérification des outils (66 %) et du véhicule (58 %), la présence d’une trousse de secours (83 %) et d’un extincteur (59 %) sont des actions les plus mises en place. En revanche, les notices, un accueil formalisé des nouveaux collaborateurs ou encore une campagne d’affichage interne sont peu ou jamais mis en place.
Les difficultés des entreprises dans la mise en place d’actions de prévention
Les difficultés sont liées au manque de temps pour 55 %, à la complexité des démarches administratives pour 46 % et enfin à la complexité de la réglementation en vigueur pour 52 %.
Des salariés conscients et moteurs sur le sujet
D’après les chefs d’entreprise, leurs salariés sont souvent conscients des risques sur le chantier (45 %), sont intéressés par le sujet et ont envie d’échanger (24 %), mais trouvent les solutions de prévention trop contraignantes (43 %).
Des artisans en quête d’appui technique
Les chefs d’entreprise souhaitent être ponctuellement accompagnés lors d’accidents graves ou sur une thématique précise, ou encore pour les aider à installer une démarche de prévention plus durable, et enfin par l’envoi de documentation et/ou la mise en place d’une veille réglementaire. En termes d’outils, ils sont 54 % à demander des aides financières, 46 % des kits de communication par métier et enfin 30 % des modes opératoires pour leurs chantiers.
Ils ont déclaré
« Les TPE du BTP n’ont pas de ressources internes dédiées aux questions de santé et sécurité. Il est donc essentiel de connaître leurs besoins afin de mettre ensuite à leur disposition les informations et outils qu’elles attendent. C’est tout le rôle de l’Iris-ST et tout l’objectif qu’avait la Capeb lorsqu’elle a créé cet outil. L’étude réalisée aujourd’hui en partenariat avec l’OPPBTP confirme que les chefs d’entreprise artisanale du bâtiment – qui partagent les risques professionnels avec leurs salariés sur leurs chantiers et dans leurs ateliers – sont sensibilisés et impliqués dans la prévention et en quête d’appui technique principalement. Et, avec l’Iris-ST, l’expert santé-sécurité by Capeb & CNATP, c’est ce que nous leur apportons et continuerons à leur apporter », explique Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
« Les chefs d’entreprise artisanale, quotidiennement aux côtés de leurs compagnons sur les chantiers, sont conscients, sensibles et vigilants à la prévention des risques professionnels et les intègrent systématiquement au fonctionnement de l’entreprise. Si nous n’avons pas de services spécialisés sur la santé au travail dans nos entreprises, nous pouvons nous appuyer sur l’Iris-ST pour développer et créer des solutions adaptées à nos TPE afin de réduire le risque d’accident, améliorer les conditions de travail et faciliter l’accès à la prévention des risques professionnels des entreprises artisanales du BTP et du paysage », ajoute Françoise Despret, présidente de la CNATP.
« Cette étude nous confirme que les entreprises artisanales ont connaissance des risques présents dans leur activité. Le chef d’entreprise a une relation de proximité avec ses salariés. Il est présent avec eux au quotidien sur les chantiers. Cette proximité et cette implication sur le terrain expliquent, entre autres, la mise en place d’actions de prévention ayant un impact direct sur les conditions de travail sur chantier et/ou en atelier. Un grand nombre d’outils existent déjà auprès de chacun des partenaires, l’objectif est donc d’améliorer leur promotion en prenant en compte les besoins évoqués et ainsi de permettre au chef d’entreprise un gain de temps sur certains aspects administratifs de la prévention. L’Iris-ST va poursuivre son travail pour adapter l’information aux entreprises artisanales en gardant cette approche métier souhaitée par ces dernières », explique David Morales, trésorier d’Iris-ST.
« A l’OPPBTP, nous partageons les résultats de cette étude, l’envie d’aller plus loin en prévention. Conscients du chemin qu’il reste à faire, à travers notre plan stratégique @Horizon 2025, nous renforçons notre accompagnement sur le terrain, en aidant concrètement les entreprises et plus particulièrement les TPE à identifier les risques de leurs métiers en leur proposant des solutions pratiques, faciles à mettre en place. Pour compléter cet accompagnement et aider toutes les entreprises, nous alimentons quotidiennement en information et en conseils notre site préventionbtp.fr et notre application « Check Chantier ». Egalement, notre service EnDirect permet de répondre aux questions prévention des TPE. Enfin, comme le souligne l’étude, parce que la prévention est souvent appréhendée comme un sujet contraignant et réglementaire, nous tenons à faire changer de regard sur celle-ci en l’envisageant, non plus comme un coût, mais comme une opportunité de gagner en performance économique », Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP