Les réductions des aides au photovoltaïque risquent d’éclipser la croissance du secteur en pleine expansion, suscitant l’inquiétude des professionnels.
Le gouvernement envisage de réduire les aides au photovoltaïque en baissant les tarifs de revente de l’électricité solaire et en diminuant les primes à l’installation de panneaux solaires. Une décision qui surprend alors que le secteur est en pleine expansion avec une croissance de 54 % des installations en 2024. Malgré cette progression, le solaire ne représente encore que 3 % du mix énergétique français, contre 30 % en Belgique et 15 % en Allemagne. L’exécutif justifie ces ajustements par une volonté de recentrer son soutien sur l’autoconsommation des particuliers et le développement du photovoltaïque sur bâtiments, hangars et ombrières, tout en favorisant l’industrie française et européenne.
Les professionnels du secteur dénoncent un coup d’arrêt brutal qui met en péril la filière. Enerplan et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) alertent sur l’impact économique de ces mesures, notamment sur le segment des installations de moins de 500 kWc, qui pourrait devenir non viable dès 2025. Pour eux, ces décisions s’apparentent à un moratoire déguisé, gelant de nombreux projets en attendant un hypothétique nouveau mécanisme de soutien. Si le gouvernement prévoit d’ajuster le soutien pour le segment 100-500 kWc afin de préserver son équilibre économique, les acteurs du solaire craignent que cela ne suffise pas à éviter une crise.
Enerplan et le SER dénoncent une « refonte radicale » du cadre de développement du photovoltaïque, mettant en danger des centaines d’entreprises et des milliers d’emplois, notamment sur les moyennes toitures et les ombrières de parking. Pour Daniel Bour, président d’Enerplan, cette rupture brutale menace toute la dynamique du secteur. Un arrêté devrait prochainement instaurer une prime pour les panneaux bas carbone afin de mieux répartir les installations entre projets au sol et bâtiments, mais les professionnels restent inquiets face à l’incertitude pesant sur l’avenir du solaire en France.
Crédit photo : mon-panneau-solaire.info