En Europe, 26 millions d’enfants, soit 1 enfant sur 3, vivent dans des logements insalubres présentant des problèmes d’humidité ou de moisissures et marqués par le manque de luminosité, le bruit et le froid. Les enfants exposés à ces quatre facteurs ont quatre fois plus de risques de se trouver en mauvaise santé et de voir leur scolarité en pâtir. Ce sont quelques-unes des conclusions du Baromètre de l’Habitat Sain 2019 publié par le Groupe Velux et dévoilé à l’occasion du Healthy Buildings Day 2019 à Paris.
La cinquième édition de cette étude annuelle se concentre sur certains des membres les plus vulnérables de notre société : les enfants. Le baromètre révèle en effet que les enfants vivant dans des environnements intérieurs malsains ont une probabilité supérieure de souffrir d’eczéma, de toux, de souffle court, d’asthme, d’allergies et de troubles respiratoires. Leur scolarité peut également en pâtir, avec une augmentation de l’absentéisme scolaire. Mais les conséquences sociales de ce phénomène dépassent la santé et la scolarité des enfants et ont aussi une incidence sur l’économie du fait des interruptions de travail des parents qui doivent prendre soin de leurs enfants malades.
Quelles conclusions ?
• 1 enfant européen de moins de 15 ans sur 3, soit 26 millions d’enfants, vit dans des bâtiments insalubres
• Les enfants exposés à quatre facteurs de risque (humidité ou moisissures, manque de luminosité, bruit et froid) ont 4,2 fois plus de risques d’être en mauvaise santé.
• Près de deux millions de jours de classe manqués par an du fait de problèmes de santé résultant des carences de l’habitat.
• Une qualité de l’air améliorée permet d’accroître jusqu’à 15 % la performance des élèves (capacité à réaliser certaines tâches)
Des conséquences sur la scolarité
Les maladies liées à l’habitat insalubre sont responsables de près de deux millions de jours de classe manqués chaque année. En moyenne, cela correspond à 2,5 jours d’école manqués par enfant malade et par an en raison de maladies liées à un environnement intérieur insalubre (asthme, allergies, eczéma, rhumes, bronchite, pneumonie…)
« Les enfants ont le droit de grandir dans un environnement favorable à leur santé et à leur bien-être. Pour préserver ce droit, il est de notre responsabilité de veiller à ce que le logement dans lequel ils grandissent et les écoles qu’ils fréquentent présentent un environnement intérieur sain afin d’accompagner leur développement », déclare David
Briggs, CEO du groupe Velux.
Des écoles et des logements plus sains au bénéfice de l’économie
Une meilleure aération dans les écoles et une réduction de l’humidité ou des moisissures dans les logements d’Europe seraient non seulement bénéfiques pour la santé des enfants, mais permettraient également de stimuler l’économie européenne en générant globalement plus de 300 milliards d’euros d’ici à 2060. Par ailleurs, la réduction des nuisances sonores, un accès plus large à la lumière naturelle et une température intérieure plus agréable
s’accompagneraient d’autres avantages économiques.
« Il est indispensable de décarboner le parc de logements en Europe, afin d’atteindre nos objectifs en termes de durabilité et de climat. Dans le cadre de ce processus, nous devons également veiller à ce que les bâtiments deviennent des lieux sains et sûrs dans lesquels nos enfants pourront grandir. Le baromètre de cette année nous montre qu’une modernisation de nos bâtiments génère non seulement des retombées économiques favorables liées à la réduction de la facture énergétique, mais qu’elle stimule également l’économie européenne en palliant les carences des bâtiments qui affectent la santé de nos enfants », a déclaré Morten Helveg Petersen, député européen du groupe
Renew Europe, vice-président de la Commission parlementaire de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) et lauréat des MEP awards 2018 dans la catégorie « Energie ».
Les populations périurbaines et à faibles revenus désavantagées
Ce ne sont pas seulement les enfants vivant en milieu urbain qui sont les plus exposés. Les zones périurbaines sont également concernées. En effet, les maisons individuelles à l’environnement intérieur insalubre exposent particulièrement leurs habitants à des problèmes de santé. Ce phénomène est une source d’inquiétude notable car la
périurbanisation en Europe (en augmentation de 47 %) a largement dépassé l’urbanisation (en augmentation de 30 %) entre 1961 et 2011. En outre, les enfants issus de familles à faibles revenus sont davantage exposés aux problèmes de santé. Les ménages se situant dans les premiers 20 % sur l’échelle des revenus présentent 25 % de risque en plus de
vivre dans des logements présentant des carences.
40 % des écoles françaises ont au moins une salle de classe trop confinée
Les écoles et les crèches souffrent également de la formation de moisissures, d’un manque de lumière naturelle, de bruit et de problèmes de renouvellement d’air. Des études attestent des effets potentiellement néfastes pour la santé d’une série de polluants intérieurs que l’on rencontre en milieu scolaire, et qui proviennent de l’air ambiant, de certains matériaux de construction, de produits d’entretien ou d’activités scolaires (peinture, coloriage avec des feutres, collage…).
En France, 40 % des écoles ont au moins une salle de classe dans laquelle le renouvellement d’air n’est pas satisfaisant, au regard de l’occupation, ainsi que l’a montré l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur à la suite d’une enquête menée dans 300 écoles de 2013 à 2017.
Pourtant, les expérimentations menées par le Groupe Velux dans deux écoles, à Marcey-les-Grèves dans la Manche et à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, ont montré qu’un programme de ventilation naturelle séquencé de manière ponctuelle à différents moments de la journée (récréations, pause du midi…) pouvait significativement améliorer la
qualité de l’air au sein des salles de classe.