Fraîchement réélu à la présidence de la Capeb, Jean-Christophe Repon a tenu son premier point de presse en réitérant le leadership des entreprises artisanales du bâtiment dans le domaine de la rénovation énergétique pour répondre aux défis environnementaux, sociétaux et économiques. Pour ce faire, il a soumis au Gouvernement la feuille de route de la Capeb. Elle est constituée de quinze mesures prêtes à l’emploi pour « libérer les énergies et dynamiser le marché ».
Réélu à l’unanimité pour un second mandat à la présidence de la Confédération et fort des 5 000 nouveaux adhérents engrangés sous son premier mandat, Jean-Christophe Repon aura gagné ses galons au feu durant ces trois dernières années, chahuté par une situation d’incertitude économique marquée par la crise Covid, la hausse des prix des matières premières, du coût de l’énergie, et les difficultés d’approvisionnement. Plus que jamais, il entend poursuivre son action « pour que le rôle déterminant que jouent les entreprises artisanales face aux grands défis soit enfin reconnu », selon ses termes. Son objectif : œuvrer à la prise de conscience que le modèle de l’entreprise artisanale du bâtiment est « un modèle d’avenir », s’employant à défendre haut et fort les « conditions d’activité dont elles ont besoin pour leur permettre de libérer tout leur potentiel. Condition sine qua non pour attirer les nouvelles générations. »
En toile de fond d’une activité au souffle court au premier trimestre pour tous les segments d’activité (l’entretien-amélioration maintient néanmoins une progression positive ce trimestre [+ 0,5 %]), et alors que le CNR Logement arrive à grands pas, le président de la Capeb a adressé quinze propositions au Gouvernement en faveur des artisans et de la rénovation énergétique autour de quatre grandes thématiques : simplifier pour dynamiser, lutter contre la fraude et renforcer la crédibilité des dispositifs RGE et CEE, augmenter le nombre d’entreprises en capacité de réaliser des travaux de rénovation énergétique et dynamiser la demande des particuliers pour des rénovations énergétiques plus ambitieuses.
« Certaines de ces quinze propositions ne sont pas nouvelles, mais nous sommes convaincus qu’elles redonneront au secteur de l’artisanat du bâtiment le souffle nécessaire pour leur permettre de relever les défis auxquels nous devons faire face. Les mesures dont nous avons besoin sont là, le Gouvernement n’a plus qu’à s’en saisir. Nous espérons un signe du Gouvernement sur ces propositions à l’occasion des prochaines Assises du BTP qui devraient se tenir en juin. »
« Libérer les énergies »
Et, le président de la Capeb de mettre en avant le coût nul de ces propositions pour les finances publiques : « Ce ne sont pas des propositions qui coûtent à l’Etat, mais qui ramènent de l’argent. Nous essayons seulement de libérer les énergies. »
Pour doper l’activité quelque peu bridée, la Capeb préconise tout d’abord de mettre en place un référentiel unique pour les contrôles réalisés concernant le RGE, MaPrimRénov’ ou encore le dispositif CEE. Afin de lutter contre les fraudes, la Capeb souhaite aussi interdire aux entreprises non RGE de sous-traiter à d’autres entreprises qui le sont, instaurer un référent RGE par tranche de dix salariés ainsi qu’un taux de contrôle RGE proportionnel au nombre de chantiers réalisés.
Autre proposition forte : la mise en place d’un « Consuel de la rénovation énergétique », du nom de l’attestation de conformité destinée aux raccordements électriques aux réseaux publics. Le but est de simplifier les exigences administratives et crédibiliser le savoir-faire des artisans en mettant en place des contrôles systématiques. La Capeb exhorte enfin le Gouvernement à « tordre le bras des banques » en les encourageant à proposer des « prêts verts » afin de limiter le reste à charge des ménages.
Ça sent le gaz !
L’objectif affiché par le Gouvernement de remplacer d’ici quelques années des millions de chaudières à gaz « n’est pas tenable », a assuré le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) en réaction au plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France présenté par la Première ministre Elisabeth Borne dans lequel le changement des chaudières figure parmi les premiers postes ciblés. « On ne peut pas dire qu’en 2026, on supprime la chaudière à gaz et qu’on forme 200 000 chauffagistes à la pompe à chaleur. Ce calendrier n’est pas tenable. » Et, de reprendre : « Ça ne tient pas tant que les EPR ne sont pas construits pour produire l’électricité nécessaire aux pompes à chaleur », a conclu le président de la Capeb.
©Dominique Parravano