Deux ans après son lancement, Karibati dresse un bilan du label « Produit biosourcé ». 15 produits sont désormais labellisés et une dizaine d’autres en cours d’instruction.
Fondée en juillet 2015, Karibati est une jeune entreprise innovante, experte des matériaux biosourcés, qui accompagne tout acteur qui souhaite innover, se développer, ou mieux habiter, grâce aux matériaux biosourcés pour le bâtiment, sur l’ensemble du territoire national ou à l’international. Elle a lancé le label Produit biosourcé en 2017. Objectif : rendre lisible l’offre des produits de construction biosourcés en précisant leur composition et leur provenance.
Bétons végétaux, panneaux isolants, construction en bottes de paille, matériaux composites… les matériaux de construction issus des filières biosourcées françaises sont nombreux et en pleine croissance. On cite souvent le chiffre de 8% pour la part de marché des isolants biosourcés sur le marché de l’isolation. Basé sur un référentiel établi par Karibati et vérifié par un comité de pilotage, le label Produit biosourcé garantit, par famille de produit, un pourcentage massique minimum de matière première issue de la biomasse (d’origine biologique végétale ou animale, hors matières fossiles). Un label qui « prend son envol doucement, mais sûrement », souligne Virginie Gautier, responsable développement chez Karibati.
Gardiens du carbone
Les matériaux biosourcés sont renouvelables – en partie ou totalement – et stockent du carbone, deux caractéristiques intégrées dans la Loi évolution du logement et aménagement numérique (ELAN) et qui seront à prendre en compte dans le cadre de la réglementation environnementale 2020. Leur utilisation – s’ils sont produits dans le respect de l’environnement et issus de filières locales – contribue ainsi à limiter l’impact environnemental des bâtiments et du transport de marchandises. La loi Elan « intègre de nouvelles exigences liées à la limitation de l’empreinte carbone par le stockage du carbone de l’atmosphère durant la vie du bâtiment et au recours à des matériaux issus de ressources renouvelables. La réglementation environnementale 2020 prend en compte également des exigences liées au stockage carbone« , explique Yves Hustache. Un indicateur stockage carbone sera créé dans le cadre de la RE 2020. »Reste à savoir si cet indicateur sera juste indicatif ou intègrera une exigence par le biais d’un seuil minimal« , a-t-il précisé. Les pouvoirs publics n’ont pas encore tranché la question. Karibati estime que son label pourrait anticiper le calcul de cet indicateur et préparer « ainsi les produits biosourcés du marché à la future réglementation ».
« Nous ne sommes plus sur un marché de niche »
Des matériaux qui sont de plus en plus employés dans le bâtiment. « 10 % des opérations d’isolation thermique sont aujourd’hui faites avec des produits biosourcés, ce n’est plus anecdotique » note Virginie Gautier. Et, de reprendre : « Nous ne sommes plus sur un marché de niche« . « Le marché affiche plus de 15% de croissance annuelle en volume d’après le retour des industriels » renchérit Yves Hustache, responsable innovation de Karibati, estimant par ailleurs que « si tous les bâtiments étaient construits avec 200 kg de matière biosourcée par m² de surface de plancher, cela pourrait compenser par an 25 % des émissions de CO2 du secteur du bâtiment tandis que 20 % de la biomasse disponible serait alors valorisée dans la construction, contre seulement 1 % ».
A ce jour, quinze produits sont d’ores et déjà labellisés : des isolants en panneaux et en vrac en chanvre, lin, coton et ouate de cellulose, ainsi que des isolants rigides en fibres de bois, des membranes d’étanchéité et des enrobés bitumineux. Une dizaine d’autres produits sont en cours de labellisation. Le délai est de quatre mois d’instruction par le comité de pilotage du label, après le dépôt du dossier de demande de labellisation par le fabricant. A noter, par ailleurs, que l’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB) devrait « d’ici quelques mois » réactualiser ses chiffres du marché des isolants, selon Yves Hustache.