Le Challenge Start-ups Construction Tech a distingué huit jeunes pousses parmi 110 candidates, illustrant la grande variété des solutions et applications possibles au monde du bâtiment.
Organisé par le salon BATIMAT et le Gimélec, le Challenge Start-ups Construction Tech a pour but de soutenir des start-ups déjà présentes dans la filière Construction, Bâtiment et Immobilier, mais également de faire émerger toutes celles qui souhaiteraient proposer leurs solutions dans ces secteurs. Un challenge d’envergure puisqu’il s’agit du premier concours à avoir rassemblé autant de start-ups dédiées à ce secteur, avec 110 participants.
Guillaume Loizeaud, directeur du salon Batimat, a dévoilé le palmarès de ce premier Challenge. Sept lauréats et un « grand lauréat » qui illustre le foisonnement des nouvelles technologies au service de la filière bâtiment. Pas moins de 110 dossiers ont été reçus pour cette première édition. Plusieurs tendances semblent émerger, selon Guillaume Loizeaud : « Des solutions pour faciliter l’accès et approfondir l’emploi des nouvelles technologies ; des outils d’analyse numérique plus puissants ; des réponses plus adaptées aux besoins des entreprises du bâtiment ; des innovations simples et efficaces ; des hybridations et croisements de technologies… ».
La startup Snapkin, grand vainqueur
Le grand vainqueur de ce challenge est la startup Snapkin déjà distinguée l’an dernier dans le cadre des « Trophées Start-up Bâtiment » d’EnerJ-meeting et dans celui des Prix Smart Building du Gimélec. Cette jeune pousse, passée par le CSTB’Lab en 2017, propose des services de modélisation 2D/3D/BIM à partir de relevés scanner laser. Fruit de 4 ans de recherche et développement, la start-up développe une suite de technologies et d’outils destinés à accélérer la création de maquette 3D/BIM du patrimoine immobilier existant.
De façon automatique, en se basant sur des nuages de points, elle est capable de générer des plans détaillés d’un bâtiment existant. Un atout pour « bimiser » rapidement et à moindre coût les immeubles avant d’intervenir dans le cadre d’une rénovation. Son fondateur, Jérémy Guillaume, estime le prix de revient entre 1 et 6 €/m², selon la quantité de données attachée au modèle souhaitée.
Autre startup récompensée (et déjà distinguée en 2018 par le Gimélec) : l’entreprise Sylfen qui rend autonomes en énergie les bâtiments, en fiabilisant une énergie locale et renouvelable tous les jours, toute l’année, grâce au stockage hydrogène. Cela permet de réduire les consommations d’énergie, d’augmenter la valeur patrimoniale des bâtiments et de réduire leur empreinte carbone.
La société PaintUp fait également partie des lauréats. Elle propose une nouvelle méthode pour nettoyer, décaper, peindre ou percer sur des façades d’immeubles ou les ouvrages d’art. Cet outil rapide et précis permet une amélioration significative de la sécurité en réduisant la nécessité d’avoir recours au travail en hauteur. Le processus commence par une numérisation de la façade et s’achève par la réalisation sur site des travaux grâce à un bras robotisé. Selon son concepteur, la machine serait deux à trois fois plus rapide qu’une opération classique.
Du côté des solutions constructives, l’attention du jury s’est portée sur Smart Cast, startup qui propose d’intégrer les réseaux dans la structure des bâtiments résidentiels à la façon d’un « circuit imprimé ». Ce procédé est constitué de panneaux coffrants imprimés et découpés numériquement à partir des données de la maquette numérique et s’associe avec des réseaux de fluides préfabriqués en usine (électricité, domotique, plomberie-chauffage, ventilation).
Le numérique aussi…
Le jury a également sélectionné quatre autres jeunes pousses reposant sur l’utilisation de données collectées dans les bâtiments. Chez Combo Solutions par exemple, la data sert à accélérer la transition carbone des constructions. Cette entreprise développe l’application Vizcab pour les promoteurs et constructeurs désireux de maîtriser l’empreinte de leurs projets, sur l’ensemble de leur cycle de vie. Elle permet de simuler numériquement un très grand nombre d’options constructives différentes pour un même immeuble afin de sélectionner les plus pertinentes pour répondre à des niveaux souhaités. Vizcab souhaite prendre une place de leader sur le marché du calcul ACV grâce à son approche d’exploration data qui rend accessible et utile la conception énergie+carbone pour tous les acteurs, même les non-experts.
Pour PriceHubble, la solution s’adresse exclusivement au monde de l’immobilier pour y apporter « de la transparence sur le prix et le montant des loyers ». L’application collecte des données sur la valeur d’un actif en étudiant les transactions réalisées dans le quartier, la surface et le nombre de pièces du bien, l’étage, l’orientation, etc… L’intelligence artificielle traite ensuite ces informations pour proposer des montants réalistes de valorisation du bien pour qu’il trouve rapidement preneur et que le temps de vacance soit réduit.
Enfin, Hiboo est une start-up qui développe une solution de monitoring d’actifs industriels de masse pour optimiser les opérations terrains de ses clients. Hiboo digitalise les infrastructures existantes pour améliorer à distance les opérations d’inventaire, de maintenance et de contrôle.
Retrouvez plus d’infos dans le numéro du Bâtiment Artisanal du mois de mars.