La présidente de l’Observatoire des délais de paiement, Jeanne-Marie Prost, a remis à Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, le rapport annuel 2022 de l’Observatoire des délais de paiement. Les PME demeurent les bons élèves.
Après la Covid-19 et des délais de paiement repartis à la baisse en 2021, le rapport confirme qu’en 2022, cette tendance s’est poursuivie. Malgré les tensions d’approvisionnement et le retour de l’inflation, les retards de paiement en France atteignaient ainsi 11,7 jours à fin 2022 contre 12,4 jours un an auparavant. Les délais globaux de paiement de l’Etat se sont améliorés. Cependant, les délais de paiement dans la sphère publique locale et hospitalière demeurent un point d’attention, dans un contexte toutefois marqué par deux chocs économiques. La France conserve par ailleurs sa place dans les bonnes pratiques européennes, se situant sous la moyenne européenne.
Cependant des disparités structurelles entre tailles d’entreprises persistent : les PME demeurent les bons élèves en termes de délais de paiement fournisseurs puisque près des trois quarts d’entre elles règlent leurs factures en moins de 60 jours. Elles restent la catégorie d’entreprise la plus pénalisée par les retards de paiement, avec un effet négatif global sur leur trésorerie que l’on estime à 12 milliards d’euros en 2021. A contrario, les grandes entreprises ont encore d’importants progrès à réaliser en matière de délais de paiement : seules 40% d’entre elles payent en effet dans les délais. En conséquence, depuis début 2022, la cotation des entreprises de la Banque de France tient davantage compte des comportements de paiement en intégrant, dans l’approche qualitative, l’existence de délais de règlement excessifs, imputables à des sociétés en bonne santé financière, elles-mêmes payées dans les délais.