L’U2P et la Capeb ont fait le point sur l’activité des très petites entreprises (TPE) qui montre des signes de faiblesse. Malgré cette situation maussade, ces dernières restent alertes du côté des embauches et sont toujours aussi importantes pour le tissu économique local.

« La maison ne brûle pas encore, mais ça chauffe de partout. » Lors d’une conférence de presse organisée l’Union des entreprises de proximité (U2P) (dont fait partie la Capeb), Michel Picon, le président du syndicat patronal, n’a pas versé dans le catastrophisme, mais a souhaité rappeler au nouveau gouvernement de Michel Barnier l’urgence d’une meilleure prise en compte des petites entreprises dans les politiques publiques.

Et pour cause, l’activité est en berne, notamment dans l’artisanat du bâtiment avec un tassement de 3 % de l’activité en volume au deuxième trimestre, contre -1,4 % pour l’ensemble des TPE.

L’entretien-rénovation pour planche de salut

« Nous sommes encore en recul ce trimestre (-1,5% au premier trimestre, NDLR), nous ne pouvons pas le nier, a reconnu Jean-Christophe Repon, président de la Capeb et vice-président de l’U2P. Nous sommes impactés par une baisse de 6,5% de la construction neuve. » Heureusement pour l’artisanat du bâtiment, « nous gardons un socle économique grâce à l’entretien-rénovation qui reste globalement stable à -0,5 % au deuxième trimestre. Cependant, nous sommes très déçus des performances de la rénovation énergétique, à -2,5%, en raison des restrictions sur Ma Prime Rénov’ », ajoute le président de la Capeb.

Malgré cet environnement politique et économique incertain, les très petites entreprises sont néanmoins très actives en matière d’emploi. Ainsi, la proportion de TPE du bâtiment qui ont embauché au deuxième trimestre 2024 reste stable à 13 % (16 % pour l’ensemble des entreprises).

Les TPE boostent l’économie 

Une occasion aussi pour l’U2P et la Capeb de rappeler le rôle central dans l’économie des petites entreprises en contribuant de manière significative à l’emploi et à la création de valeur illustrée par l’étude Terram* sortie il y a un mois. Selon cette dernière, les entreprises artisanales du bâtiment représentent 35 % des salariés dans la construction, contre 18,3 % en moyenne. Elle montre aussi que les très petites entreprises en général forment la catégorie la plus créatrice d’emplois : entre 2008 et 2017, elles ont créé 220 000 postes, contre 60 000 pour les sociétés de taille intermédiaire. Pour Jean-Christophe Repon, les résultats de cette étude « prouvent toute la plus-value sociale des très petites entreprises et leur importance dans le tissu économique local ».

Enfin, le président de l’U2P accueille favorablement la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Il était en effet urgent pour ce dernier de mettre fin à la vacance du pouvoir qui prévalait depuis les dernières élections législatives considérant que « le climat d’incertitude est néfaste aux entreprises de France, singulièrement aux TPE et PME, dont les décisions d’investissement, de développement et d’embauche sont assez largement gelées ». 

*Etude « Très petites entreprises : une force économique pour le développement des territoires », Nicolas Portier, institut Terram.