Les chutes de hauteur demeurent un risque majeur dans le BTP, entraînant chaque année des accidents graves et mortels. La prévention de ce danger passe par le respect de règles de sécurité strictes, mais aussi par l’acquisition d’équipements de protection collective. Face à ce risque, une meilleure sensibilisation et un accompagnement adapté sont essentiels pour renforcer la sécurité des artisans.

Travailler sur un toit, une plateforme, un échafaudage, contre un mur… Ces conditions de travail en hauteur présentent un danger omniprésent pour les travailleurs qui risquent parfois leur vie dans l’exercice de leur métier. En effet, les chutes de hauteur constituent la première cause d’accidents graves et mortels dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), avec un accident du travail mortel sur cinq causé par ce type de risque. Pour certains corps de métiers, comme les charpentiers-couvreurs et les maçons du gros œuvre, les risques sont particulièrement élevés, avec respectivement 40 % et 24 % des accidents mortels.

Les conséquences des chutes de hauteur sont souvent lourdes et parfois irréversibles. Pour les salariés victimes, les blessures peuvent être graves, allant de fractures et plaies profondes à des lésions internes, sans oublier les traumatismes psychologiques liés à ces accidents. Pour les entreprises, la perte d’un salarié pendant quatre mois, en moyenne – une durée bien plus longue que les deux mois et demi moyens pour les autres accidents – peut nuire fortement à leur activité et à leur réputation, en plus des conséquences financières et juridiques. Pourtant, seules 17 % des entreprises du BTP prennent au sérieux ce risque et mettent en œuvre des actions significatives de prévention.

Seules 17 % des entreprises prennent au sérieux ce risque

Malgré la nécessité de protéger les travailleurs, beaucoup d’entreprises hésitent encore à investir dans des équipements de protection collective, souvent jugés trop onéreux. Des dispositifs, comme les garde-corps, les filets de sécurité ou les plateformes stabilisées, représentent un coût important que les artisans peinent à supporter. Par ailleurs, la méconnaissance des aides financières disponibles constitue un obstacle supplémentaire à l’adoption de ces solutions. Ce manque d’informations sur les soutiens financiers freine la mise en œuvre de dispositifs de sécurité qui pourraient pourtant sauver des vies.

Pour pallier ces difficultés, les artisans du BTP expriment un besoin accru de soutien et de sensibilisation. Un accompagnement sur le terrain, des aides financières pour l’achat d’équipements et des supports de sensibilisation, comme des vidéos de prévention, seraient précieux pour ancrer une culture de la sécurité dans le secteur. Ces outils aideraient non seulement à réduire les accidents, mais aussi à protéger la santé des travailleurs et à garantir la pérennité des entreprises.

Dominique Parravano