Mickael Mallard a participé à la réfection de deux salles de classes de maternelle à Bonga, en Ethiopie. Un chantier avec les moyens du bord, mais qui revêt une saveur toute particulière pour l’artisan.

Début février 2025, Mickael Mallard a sans doute vécu l’une des expériences les plus marquantes de sa vie. Ce maître artisan peintre, installé à Dompierre-sur-Yon en Vendée, a rassemblé pinceaux et rouleaux dans une valise pour s’envoler vers Bonga, en Éthiopie, avec une mission précise : redonner des couleurs à deux salles de classe de maternelle.

« C’est une initiative portée par un couple de ma commune, qui a créé l’association Vendée Éthiopie afin de financer une école maternelle sur place, » explique ce conseiller des Métiers de la Peinture et Décoration de la Capeb. L’idée d’un chantier solidaire lui a été soufflée par Jean-Yves, un électricien avec qui il collabore régulièrement et qui, avec sa femme, pilote l’association. « Un jour, il m’a lancé : “Tu ne voudrais pas venir participer à un chantier solidaire avec nous ?” »

À Bonga, les sœurs religieuses qui dirigent l’école avaient exprimé le besoin de repeindre deux salles de classe en mauvais état. Un appel auquel l’association n’est pas restée sourde, mobilisant son réseau pour offrir aux enfants un cadre d’apprentissage plus accueillant.

L’envie d’aider

Il n’en a pas fallu plus pour convaincre le peintre, déjà sensibilisé depuis plusieurs années par le couple à la tête de l’association : « Ce sont des choses qui me touchent, et je trouve la démarche vraiment bien », confie Mickael Mallard.

C’est donc avec cette envie d’aider que Mickael Mallard et parti, avec son confrère électricien et une autre vendéenne, en direction de Bonga. Et il était temps de rénover ces classes selon le peintre : « Les peintures au plafond se décollaient sur des panneaux Isorel fins et fragiles. »

Les artisans se sont donc rapidement retournés leurs manches et dès le lendemain de leur arrivée, ils ont commencé le chantier. Seulement, le manque de matériel se fait tout de suite sentir. « Nous n’avions pas d’escabeau pour gratter la peinture sur les plafonds de 3 mètres de hauteur », raconte Mickael Mallard. C’est donc un esprit système D qu’a débuté le chantier : « Nous avons demandé à un menuisier de nous fabriquer des perches pour accrocher les couteaux, avant que le marchand de peinture finisse par nous dénicher un vrai escabeau », continue le peintre.

D’ailleurs, ne pouvant transporter aussi facilement les pots de peintures que les pinceaux et rouleaux, Mickael Mallard a dû se fournir sur place. « Nous avons pu d’ailleurs compter sur la générosité de fournisseur DOD, qui a financé la peinture pour le chantier », tient à remercier l’artisan.

Des salles apaisées

Une fois les murs prêts, le peintre a pu mettre son expertise au service de la réhabilitation des salles de classe. Initialement prévus entièrement blancs, les murs ont finalement accueilli une touche de créativité. « Je n’ai pas pu résister à l’envie d’apporter un peu de vie aux espaces, explique Mickael. J’ai ajouté des vagues bleues dans une salle et des arches vertes dans l’autre. Des couleurs douces, qui se marient bien avec le blanc et créent une ambiance apaisante pour les enfants. »

Les Vendéens ont également bénéficié de l’aide précieuse de Yonas, un jeune chargé de s’occuper du troupeau de l’école, et d’Abeneth, une enseignante engagée. « Une femme formidable ! » s’exclame Mickael. « Dès qu’elle a su que nous rénovions les classes, elle s’est portée volontaire pour nous prêter main-forte. »

« C’était un moment fort »

En une semaine, les deux salles de classe sont transformées, et même illuminées, aussi bien aux murs flambant neufs qu’aux nouveaux éclairages LED installés par l’électricien. Dès le lendemain, c’est donc en grande pompe que l’ensemble des enseignants et enfants de maternelle ont inauguré ces nouvelles salles de classe. « Certains pleuraient, disaient que ça allait leur changer la vie, se souvient Mickael Mallard avec émotion. Il y avait une joie qui se dégageait, il y avait des chants, c’était un moment très fort. »

C’est avec la sensation d’avoir vécu une expérience hors du commun que le peintre vendéen est revenu en France. Et à la question de savoir s’il serait tenté de réitérer une telle action : « Oui peut-être ! L’une des sœurs principales qui s’occupe de la maternelle voudrait que je repeigne tout leur espace de vie », raconte-t-il avec un rire.

 

L’association Vendée Ethiopie

Créé il y a plus de 10 ans, cette association finance une école maternelle dans la ville de Bonga, en Ethiopie. Cet établissement permet aux mères de déposer leurs enfants, et peuvent bénéficier de cours dans un centre de formation attenant. L’école cherche actuellement à développer, avec l’aide de l’association, la culture du café afin de devenir indépendant financièrement.

Pour faire un don : https://vendee-ethiopie.fr/