Après une année marquée par la hausse des prix des matériaux et de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement, les entreprises artisanales du bâtiment voient leur confiance dans le maintien de leur activité s’éroder. Ainsi, seulement 54 % des sondés se disent confiants pour le futur contre 77 % il y a douze mois.
Cette étude exclusive réalisée auprès de 497 répondants (adhérents Capeb) entre juin et juillet 2022 révèle que 56 % des artisans interrogés estiment que leur activité s’est stabilisée par rapport à 2021. Un bilan en demi-teinte puisque seulement 25 % des sondés déclarent une amélioration par rapport à l’année dernière, là où ils étaient 43 % en 2021. Un constat qui pousse les artisans à être davantage méfiants : alors qu’ils étaient 77 % à se déclarer plutôt optimistes en 2021, ils ne sont désormais plus que 54 % à déclarer l’être pour les mois à venir.
L’accumulation de réglementation reste la principale source d’inquiétude pour 57 % des chefs d’entreprise artisanale. Pour agir durablement et efficacement en faveur de la transition environnementale, il est indispensable de leur permettre d’exercer leur métier sereinement. Réglementations complexes et qui fluctuent très régulièrement, des dispositifs d’aide à la rénovation qui désorientent les professionnels et les particuliers, injonctions contradictoires, la Capeb appelle le Gouvernement à entamer un important travail de simplification.
Transition digitale : une sensibilité marquée pour le numérique
Interrogés sur les évolutions numériques qu’ils ont opérées dans leur activité, 46% des chefs d’entreprise artisanale déclarent avoir eu recours à de nouvelles solutions techniques et regrettent de ne pas être plus informés sur les contraintes réglementaires ou les éventuelles incitations économiques liées à leur mise en œuvre.
Pour faire face aux bouleversements numériques et conjoncturels, le secteur s’adapte et se modernise. Les artisans voient même d’un bon œil l’évolution de leur profession en termes de qualité (80 %) et d’innovation (80 %).
Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, déclare : « Ce baromètre est très utile pour prendre le pouls de nos adhérents. Il donne précisément les axes sur lesquels nous devons impérativement agir en 2023. Il est toujours plus difficile de relancer une activité quand elle est atone. Il est temps d’arrêter de s’imaginer que la rénovation énergétique va se faire toute seule, c’est maintenant qu’il faut agir. »
Vincent Gadonneix, PDG de Batiactu Groupe, ajoute : « Notre secteur se retrouve au cœur des défis de notre temps et les crises actuelles accélèrent ses mutations, environnementale et numérique. Notre baromètre 2022 reflète les inquiétudes des artisans, mais, en prenant le pouls de la profession aux côtés de la Capeb depuis de nombreuses années, nous observons aussi leur capacité à s’emparer de ces problématiques, pour apporter des réponses à la hauteur des enjeux. Batiactu reste plus que jamais à leurs côtés pour les accompagner, rendre compte de leurs initiatives et de leurs besoins, fidèle à notre vocation d’informer et de connecter l’ensemble des acteurs du BTP et du cadre de vie. »