295 milliards d’euros, c’est ce qu’il faudrait investir pour améliorer l’habitat européen qui, en majorité, se trouve dans les banlieues. 194 milliards d’euros, c’est ce que coûtent les dépenses de santé liées à un habitat malsain, selon la quatrième édition du « Baromètre de l’habitat sain » de Velux.
Pour sa quatrième édition pan-européenne, le « Baromètre de l’habitat sain » réalisé par Ecofys-Navigant et le Fraunhofer-Institut für Bauphysik (IBP) pour Velux tire la sonnette d’alarme. Pour la première fois, il démontre que, de 1960 à 2011, la croissance démographique des banlieues européennes a été beaucoup plus forte, à savoir 54 %, qu’en centre-ville (30 %). Une donnée majeure car ce parc résidentiel européen, composé à 62 % de logements individuels (66,6 % en France), a plus de 40 ans. De fait, 22,69 % d’entre eux (26,62 % en France) datent d’avant 1945 et 42,17 % (33,7% en France) ont été construits entre 1945 et 1979. Bref, près des trois quarts de cet habitat vieillissant se révèlent insalubres à plus d’un titre. D’ailleurs, seulement 10 % de l’habitat européen bénéficie d’un certificat DPE (diagnostic de performance énergétique) de classe A ou B – contre plus de 52 % pour le certificat E.
Habitat vétuste = habitat malsain
Sachant qu’à peine 1 à 2 % de ce parc sont rénovés chaque année, l’habitat suburbain génère d’importants problèmes de santé liés à quatre principaux facteurs : l’humidité, le manque de luminosité, l’excès de chaleur en été et le manque de chauffage en hiver. Conséquence : les habitants de ces logements sont deux fois plus nombreux à se déclarer en mauvaise santé. Ajoutons que la probabilité de signaler un problème de santé est 1,6 fois plus élevée en logement individuel souffrant d’un manque de lumière. En clair, c’est l’habitat lui-même qui est cause de maladies et non la situation économique de l’occupant, estiment les auteurs du baromètre. Bien sûr, la rénovation est la clé des améliorations majeures sur les plans tant sanitaire et économique qu’énergétique et écologique.
Rénover le mal-logement européen
Assainir le parc européen de ces logements nécessiterait un investissement global évalué à 295 milliards d’euros. Montant qu’il faudrait débourser en une fois. Selon Eurofound, la fondation européenne des conditions de logement, ce chiffre est à mettre en perspective avec les 194 milliards d’euros qui, chaque année, sont dépensés par les pays de l’Union européenne pour soigner les conséquences sanitaires dues au mal-logement. Pour joindre le geste à la parole, Velux a participé en 2016 à « RenovActive », la réhabilitation de 86 logements sociaux composés de maisons individuelles dans la banlieue de Bruxelles (Belgique). Au menu : un apport important en lumière du jour grâce à des fenêtres plus nombreuses et plus grandes sur les parois verticales et à un puits de lumière et d’aération dans la cage d’escalier, une isolation thermique performante ainsi que des extensions pour augmenter la surface des pièces de vie.
Des évaluations a posteriori
Résultat, l’état de santé des habitant s’est amélioré (moins de jours de maladie, moins de médicaments, meilleur sommeil…) ainsi que la qualité de l’air intérieur qui, grâce à la ventilation mécanique contrôlée, enregistre moins de 1 150 ppm de CO2. Enfin, les habitants bénéficient d’un réel confort d’été avec une température intérieure qui ne dépasse pas les 26 °C. A l’instar de l’évaluation du programme RenovActive, « il est important de mesurer la satisfaction des habitants, estime Fionn Stevenson, professeure à l’université de Sheffield (Royaume-Uni). Ces études permettent aussi de savoir si les logements sont aussi sains et durables que prévu et quelles sont les voies possibles d’amélioration ».
© Erick Haehnsen / Agence TCA
PHOTOS
Photo1 : Les Européens passent 90 % de leur temps dans des bâtiments.
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Photo 2 : La lumière du jour peut améliorer la capacité d’apprentissage des enfants de 15 %.
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