Dans le cadre du Mondial du Bâtiment, le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse (SFCB) a fait un point sur les différentes énergies pour favoriser la transition énergétique. Sûr du rôle crucial à jouer par le bois énergie dans ce domaine, il entend se positionner en acteur de la transition vers les chaudières biomasse.
Il y a presque un an, l’annonce d’une prime à la conversion des chaudières au fioul a été officialisée. Avec un objectif de développement des énergies renouvelables clairement affiché, le gouvernement aspire au renouvellement d’ici 2023 de près d’1 million de chaudières fioul (sur trois millions existantes) par des chaudières à bois, à gaz hautes performances ou des pompes à chaleur. Une décision qui se dresse comme un défi pour le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse qui souhaite se positionner en acteur principal de cette transition vers les chaudières biomasse, solution qu’il qualifie d’ «économique et respectueuse de l’environnement ». Le Syndicat a déploré la faible évolution de la France quant à ses objectifs énergétiques et climatiques. Depuis 2015, le budget carbone français a connu une montée drastique de + 14,8 %, bien loin des objectifs souhaités par l’Etat et il en va de même pour la part du nucléaire qui elle, a augmenté de + 6,5 %. Face à ces défis, le Syndicat a exposé les solutions mises en place par ses adhérents et qui pourraient à long terme contribuer à une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Il considère que l’énergie biomasse est indispensable pour atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables et de réduction des émissions de GES. Et pour cela, sa filière bois énergie a développé « des appareils de nouvelle génération, performants, économiques, confortables et à même de préserver la qualité de l’air en fournissant une énergie renouvelable et durable » explique Eric Trendel, Président du SFCB.
Quelles énergies renouvelables ?
D’ici 2023, quatre millions de logements français équipés d’une vieille chaudière au fioul pourraient basculer vers des solutions renouvelables.
La première : les pompes à chaleur. L’Etat avait comme objectif d’ici 2030 de réduire l’utilisation de l’électricité d’origine nucléaire qui est de 73 % aujourd’hui à 50 %. Si l’installation d’une pompe à chaleur permet d’aller dans le sens d’une réduction des consommations d’énergie en remplacement d’un chauffage électrique direct à effet joule, son installation, en remplacement d’un équipement fioul, ajoute une consommation d’électricité supplémentaire très significative.
Selon le SFCB, d’ici 2029, environ 100 000 PAC seront vendues, dans le cadre du « coup de pouce » de sortie du fioul ainsi que 100 000 chauffe-eaux thermodynamiques. Additionnés ensemble, cela équivaut à la production d’un demi-réacteur nucléaire absorbée chaque année. Et, toujours selon le SFCB, « la combinaison photovoltaïque/PAC ne permettra pas de résoudre la quadrature du cercle : production et consommation n’étant pas en phase, le PV ne permet pas de couvrir plus de 30 % des besoins électrique générés par la PAC ! »
A l’instar des PAC, le gaz est une autre solution renouvelable. Actuellement, l’utilisation du gaz ne représente qu’1 % de la production totale. Toutefois, les aides de l’Etat encouragent l’installation de chaudières gaz en remplacement du fioul par diverses aides, et augmentent ainsi mécaniquement la consommation globale de gaz.
Le bois, durablement renouvelable
Avec 43 % de la production d’énergie renouvelable, le bois se hisse à la première place en termes de source d’énergie renouvelable en France. Selon le SFCB, si les chiffres 2019 prouvent une forte croissance de la filière, avec + 60 % de vente de chaudières bois et deux fois plus de chaudières aux granulés qu’en 2018, la solution n’est pas assez reconnue.
Les objectifs de la PPE sont clairs : passer de 6 à 9 millions d’usagers du bois énergie d’ici 2028 et doubler la production de bois énergie dans le collectif. La France est le deuxième producteur européen d’énergie bois. Pourtant seulement 50 % de l’accroissement annuel de la forêt est exploité en France. L’Ademe a montré qu’une sylviculture dynamique permet d’atteindre les objectifs bois énergie de la PPE en préservant nos forêts. Si l’année 2019 a connu une baisse vis-à-vis des aides gouvernementales, 2020 devrait marquer une réorientation forte en termes de transition énergétique, grâce notamment à la refonte du CITE.
Les aides 2020 au bois énergie sont en hausse par rapport à d’autres solutions énergétiques ; le SFCB estimant qu’il s’agit « enfin d’une prise en compte du coût réel des installations et des bénéfices collectifs de la solution bois énergie ».