Le marché immobilier a signé une année record en 2017 avec, dans l’ancien, près d’un million de logements vendus (+ 14,5 %) et des prix en hausse de 3,7 % au niveau national. D’ailleurs, quelques poussées de fièvre ont été observées comme à Bordeaux, désormais à deux heures de TGV de la capitale, où les prix ont flambé (+ 10 %), suivie de Paris (+ 7,4 %) et Lyon (+ 6,9 %).
Les moteurs de l’immobilier sont toujours les mêmes entre des conditions de financement exceptionnelles et l’importance des aides à la pierre pour l’accession à la propriété ou l’investissement, comme le PTZ+ et le dispositif Pinel. Le retour de la confiance des ménages a fait le reste. Mais le vent pourrait bien tourner. Certes, aucune rupture majeure de tendance n’est à prévoir en 2018. Toutefois, les experts de Xerfi anticipent une légère remontée des taux des crédits à l’habitat, un essoufflement des ventes dans l’ancien (- 1,6 %, mais supérieures à 900 000 unités) et une petite accalmie sur les prix (+ 3 %). Le changement d’approche de l’Etat vis-à-vis de l’immobilier pourrait en revanche davantage peser sur le marché en 2019 avec, dans l’ancien, des transactions en repli de 1,9 % et des prix en hausse de seulement 1,7 % au niveau national, selon les calculs des experts de Xerfi.
Les Pouvoirs publics souhaitent réorienter l’épargne des Français vers l’économie réelle. C’est le sens de la mise en place de l’impôt sur la fortune immobilière. L’Etat a également décidé de réduire son soutien aux bailleurs sociaux. Il souhaite aussi construire davantage et moins cher, en privilégiant les simplifications administratives au détriment des aides financières directes. Le dispositif du PTZ, qui doit être évalué dans le courant de l’année, ne devrait selon toute vraisemblance pas rester en l’état, compte tenu de son coût. Quant au dispositif Pinel, il est censé rester en vigueur jusqu’en 2021.
Outre le changement d’approche des Pouvoirs publics à l’égard de l’immobilier, d’autres mutations semblent hautement probables. En premier lieu, il ne faut pas s’attendre à un assouplissement des conditions d’octroi des crédits de la part des banques. Cela ne permettra donc pas de resolvabiliser la demande. Compte tenu du niveau plancher des taux d’intérêt, il y a fort à parier qu’ils se stabiliseront ou remonteront. D’ailleurs, les flux de crédits nouveaux commencent déjà à ralentir. Bref, le marché de l’immobilier se dirige vers un atterrissage en douceur.
Pour rester dans la course et prendre le virage du numérique, les différentes professions ne ménagent pas leur peine. Les promoteurs intègrent ainsi peu à peu le numérique à tous les niveaux de leur activité, de la conception à la commercialisation des biens. Cet axe de développement est le plus répandu parmi les principaux groupes et fait figure de priorité stratégique. Les applications les plus fréquentes sont par exemple l’utilisation de la maquette numérique dans le cadre de la conception, l’utilisation d’outils de navigation 3D et de réalité virtuelle à des fins commerciales ainsi que l’intégration de la domotique dans les logements.
Depuis plusieurs années, de nombreux CMIstes ont diversifié leur activité. La profession s’est notamment positionnée dans les métiers de l’aménagement foncier (acquisition de terrains pour réaliser des lotissements dans une logique de revente des lots à bâtir) ou de la promotion (achat de terrains et développement d’un programme de construction de maisons individuelles.
Auteur de l’étude : Vincent Desruelles
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