Le second trimestre 2018 enregistre une croissance de + 3,5 % en volume par rapport au 2e trimestre 2017, soit une augmentation d’1 point.
Une hausse soutenue dans le neuf
Avec + 6,5 %, la construction neuve reste le pilier qui soutient la hausse de l’activité (+ 4,5 % au 2e trimestre 2017). Les mises en chantier connaissent également une hausse (+ 6,2 % par rapport à la même période l’année précédente), tout comme les autorisations de logements collectifs (+ 4,6 %).
Cette tendance sur le neuf reste fragile car elle risque de subir un ralentissement au second semestre 2018, du fait des rabotages des aides à la pierre. De plus, les autorisations de logements individuels sont à la baisse sur l’ensemble des segments : – 1,5 % pour les logements individuels purs ; – 1,1 % pour les individuels groupés ; et – 4,3 % pour les résidences. Le recentrage des dispositifs Pinel et PTZ dans la loi de finances 2018 marque un recul notamment dans les zones B2 et C.
Une timide progression sur l’ancien
L’activité en entretien-rénovation poursuit sa progression sur un rythme mesuré (+ 1 %), notamment grâce aux travaux d’Amélioration de Performance Energétique du Logement (+ 2 % par rapport au 2e trimestre 2017). La croissance sur ce segment d’activité devrait se maintenir sur les mois à venir au vu du dynamisme des ventes de logements anciens, représentant 953 000 ventes sur douze mois cumulés en avril 2018 (+ 7 %).
Les indicateurs de l’emploi en demi-teinte
Point de vigilance pour la Capeb : 7 % des entreprises artisanales ne sont pas parvenues à satisfaire leur besoin de main d’œuvre qualifiée. Par ailleurs, un léger ralentissement commence à se faire sentir sur le niveau de l’emploi salarié dans l’artisanat du BTP, 20 % des entreprises artisanales ont cherché à embaucher au cours du premier semestre 2018, contre 30 % au second semestre 2017. Cette tendance risque de se confirmer, les intentions d’embauche étant orientées à la baisse : 14 % des entreprises artisanales souhaitent, en effet, recruter un/des salarié[s] supplémentaire[s] versus 21 % un an auparavant.
Preuve que les entreprises ne se projettent pas, l’emploi intérim connaît une hausse de 11 % par rapport au même trimestre de l’année précédente et représente 9,7 % dans l’emploi salarié total.
Pour Patrick Liébus, président de la Capeb : « Bien que notre activité ait augmenté, nous devons faire preuve de la plus grande vigilance. Nous ne sommes en effet plus à une absurdité près et des mesures incohérentes et contre-productives planent systématiquement au-dessus de nos têtes. Preuve en est avec le sujet de la suppression de la TVA à taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique qui est revenu sur le tapis. Un comble alors que le Gouvernement clame que la rénovation énergétique est une priorité ! Je continuerai donc inlassablement de plaider pour des mesures cohérentes, pérennes et réellement efficientes. »
Une dynamique territoriale équilibrée
L’ensemble des régions voit leur activité croître (entre + 2 % et + 5 %) et leur rythme de croissance s’accélérer, notamment l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 5 %), PACA (+ 4,5 %) et la Normandie (+ 4 %).
Métiers
L’ensemble des métiers profite de la progression du volume d’activité, comprise entre + 2 % et + 4 %, à commencer par les maçons et les plombiers, les chauffagistes et les couvreurs qui enregistrent une importante progression de l’ordre de + 4 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Les métiers d’aménagement-décoration-platerie, après avoir connu cinq trimestres de hausse mesurée enregistrent une croissance de 2 %.
Trésorerie
Alors que 18 % des entreprises artisanales du bâtiment déclarent une amélioration de la trésorerie (contre 22 % un an auparavant), 12 % font état de besoins financiers. Le montant moyen de ces besoins diminue légèrement pour atteindre 20 000 € (contre 21 000 € un an auparavant).
Carnets de commande
Les chefs d’entreprise artisanales ont en moyenne une visibilité de 83 jours, soit 11 jours de moins qu’un an auparavant.